Sommet pour l’IA : la France veut marquer son territoire

Sommet pour l’IA : la France veut marquer son territoire

Par Matthieu Leroux, Responsable de l’IA chez UiPath

 

La France s’apprête à franchir un cap dans sa stratégie en matière d’intelligence artificielle. Les 10 et 11 février 2025, elle organisera son premier Sommet pour l’action sur l’IA, affirmant ainsi sa volonté de jouer un rôle de premier plan dans cette technologie décisive pour l’avenir. Face à la domination des géants américains et asiatiques, l’Europe cherche à se positionner comme un acteur incontournable de l’IA. Mais pour y parvenir, elle devra s’appuyer sur trois piliers fondamentaux : l’investissement, la formation et la confiance.

 

Un retard d’investissement à combler

Le premier défi est économique. Entre 2015 et 2022, les entreprises européennes ont investi 700 milliards d’euros par an de moins que leurs homologues américaines, soit un écart de 3 000 euros par habitant. Un retard massif qui freine l’essor de l’IA sur le Vieux Continent. Si la France se distingue déjà comme le premier pays européen en termes d’investissements étrangers et compte plusieurs champions de l’IA, elle doit encore intensifier ses efforts. Encourager le financement et l’accompagnement des startups locales sera essentiel pour rivaliser avec les grandes puissances de l’IA.

 

Former les talents de demain

Deuxième pilier de cette ambition : la formation. La France a déjà pris des initiatives fortes en créant neuf pôles d’excellence dédiés à l’IA et en investissant dans l’enseignement supérieur. Son objectif est clair : former 100 000 spécialistes d’ici 2030. Mais l’effort ne peut pas reposer uniquement sur les institutions académiques. Le secteur privé devra aussi prendre le relais pour acculturer les salariés aux outils d’IA, devenus incontournables en entreprise.

 

Une IA sûre et réglementée

Enfin, la confiance sera un enjeu central. Une IA omniprésente ne peut se développer sans garanties de sécurité et de transparence. Les régulateurs auront la lourde responsabilité d’encadrer les systèmes d’IA pour qu’ils respectent un cadre éthique et juridique strict. En parallèle, les fournisseurs d’IA devront démontrer leur capacité à assurer un haut niveau de sécurité, afin que les entreprises puissent les adopter en toute confiance. Un consensus international sur la gouvernance de l’IA pourrait émerger lors du sommet, donnant lieu à des annonces majeures en la matière.

En organisant ce premier Sommet pour l’action sur l’IA, la France affiche son ambition : ne pas se contenter d’être un suiveur, mais s’imposer comme un leader européen de l’IA. Un pari audacieux qui ne pourra réussir qu’avec des moyens à la hauteur des enjeux.

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